Message du Parti Politique UNION DES FORCES PROGRESSISTES HAITIENNES (UFPHA)
A l’adresse de la nation haïtienne à l’occasion du 1er mai, Fête de l’Agriculture et du Travail.
Peuple haïtien
Traditionnellement, la fête de l’Agriculture et du Travail est commémorée en Haïti le 1er mai ; aussi, le Parti Politique Union des Forces Progressistes Haïtiennes (UFPHA) vous souhaite à tous en dépit des temps difficiles “Bonne fête” et du coup vous invite à réfléchir avec lui sur la situation socio-économique du pays.
La réflexion du jour a pour objectif de démontrer que l’adoption du développement endogène devrait être suivie en Haïti. Cette idée, en effet, trouve sa pertinence dans le fait que d’autres pays ont pu voler de leurs propres ailes en conjuguant et en faisant fructifier leurs ressources internes car le développement endogène en opposition à l’exogène préconise que le changement doit émaner de l’intérieur, en ce sens qu’il faut travailler avec ce qu’on a. Ces recommandations s’inscriront donc dans une perspective de sortie de crise pour la société haïtienne.
En Haïti et cela depuis bien des années c’est l’international qui mène la danse pratiquement sur tous les plans et pourtant la crise économique s’approfondit de plus en plus gardant le pays, entre autres fléaux, dans un niveau de chômage et de sous-emploi assez élevé jusqu’à porter certains à lui attribuer le titre – d’Haïti, le pays le plus pauvre de la Caraïbe, voire de la planète”. Cela nous amène à poser des questions telles: Comment par exemple la Barbade s’est-elle prise pour réussir son développement endogène ? Quant à Haïti, où devrait-elle canaliser ses ressources pour que le Développement endogène réponde à son objectif de sortie de crise?
Haïti étant un pays très agricole nous estimons que le développement endogène doit démarrer par là pour sortir le pays de sa crise perpétuelle engendrée, à notre avis, par la pauvreté qui, elle, entraine l’exode rural, la migration massive, la bidonvilisation, la violence, etc. Il est un fait certain que pour faire prospérer l’économie chez nous il faut investir dans la terre qui constitue la ressource naturelle légendaire du pays.
C’est vrai que dans certains cas, des parcelles de terres ont été données aux paysans. Cependant, quand elles le sont, des moyens pouvant les faire fructifier leur font carrément défaut. Les paysans sont livrés à eux-mêmes : sans encadrement technique, sans moyens financiers, sans matériels agricoles, etc. C’est donc, une politique agraire qui se révèle au fond très partielle et peu productive.
Cet état de choses a, petit à petit, résulté en un processus de dévalorisation de la production locale au profit des produits importés. Pour cause, ces derniers sont assez souvent vendus à un prix inférieur aux locaux poussant les familles déjà en difficulté financière à s’en approvisionner de préférence. En conséquence, le processus de paupérisation des communautés paysannes suit son cours. Toutefois, on n’ignore pas que la déforestation en Haïti ou encore la destruction progressive de la végétation locale est malheureusement la résultante de pratique de différentes générations non conscientes des dommages , sans négliger, bien sûr, les éléments naturels, tels Cyclone, séisme, etc
Le déboisement est sans doute ce qu’il y a de plus marquant et de plus visible en Haïti et ceci à travers tout le territoire; or déboisement et déforestation conduisent à de graves problèmes environnementaux et dont le principal est, sans conteste, l’érosion.
La déforestation en conduisant à l'érosion du sol diminue les rendements agricoles et entraîne des glissements de terrain meurtriers en raison des pluies diluviennes qui ravinent et déferlent faute d'avoir être absorbées ou au moins freinées par la nature environnante. Cela a des répercussions sur la pêche car les poissons fuient avec l’amoncellement de la terre dans la mer.
L'environnement naturel dans les villes est écrasé par la présence de l'homme et souffre du manque d'assainissement. De vastes bidonvilles, en particulier autour de la capitale, Port-au- Prince, sont peuplés de personnes vivant dans la misère et l'insalubrité. La nature recule profondément face à la surpopulation urbaine et péri-urbaine.
La situation d'Haïti dans l'Archipel des Caraïbes est sans nul doute susceptible d'entraîner de sérieux déséquilibres au niveau de la situation écologique de la zone et pour preuve un système agricole de plus en plus vulnérable. Les récoltes ainsi se perdent et créent un déficit de la capacité du pays à faire face au quotidien de la population.
En Haïti, les infrastructures de base sont en très mauvais état, voire inexistantes. Cela complique énormément la tâche aux haïtiens lorsque vient le temps de faire des affaires, d’avoir accès aux marchés et d’attirer les investisseurs. Le défi est encore plus grand dans les régions rurales.
La baisse de production enregistrée serait liée à différentes causes. En tête de liste viennent les politiques d’ajustement structurel appliquées de façon délibérée en Haïti depuis 1987 et qui ont abouti à la baisse des tarifs douaniers. Cela a favorisé l’importation de plus de 300 000 TM de riz en 2001-2002 alors que les importations ne dépassaient pas 10 000 à 20 000 TM par an avant 1986, selon IHSI. Il ne faut pas oublier non plus les problèmes de la gestion inefficace de l'eau d’irrigation, la subvention inefficace de la production, la réforme agraire discontinue, l'urbanisation incontrôlée des terres agricoles, etc.
Une fois la production nationale relevée grâce à la mise en valeur de l’agriculture l’impact sera positif à de multiples égards au niveau du pays puisqu’il y aura baisse de la pauvreté. La Sécurité alimentaire qui s’en suivra(Alimentation saine et balancée pour l’haïtien parce que le rapport production/ consommation sera chose entendue) influencera les axes suivants:
1- LaSanté : Meilleure santé tant physique que mentale pour l’haïtien.
2- L'Education : Augmentation du rendement scolaire car élèves et professeurs seront mieux disposés les uns pour apprendre, les autres pour enseigner
3- LaPolitique : Diminution de situations conflictuelles, lesquelles déchirent violemment tous les coinsd’Haïti et empêchent les différents acteurs de travailler ensemble au profit du pays dans ses 140 communes qui seront d’ailleurs décentralisées, la décentralisation étant, rappelons-le, un impératif surtout depuis après le séisme du 12 janvier 2010. Il faudra également compter avec une baisse du taux de chômage, de la migration et de la ruralisation des villes.
4- L'Économie et les Finances):Renouveau économique à condition de travailler sur le transport et les débouchés à travers la collaboration entre producteurs et entrepreneurs de quelque type que ce soit.
5- Le Tourisme: Dynamisation avec la bonne exploitation du milieu naturel intéressant (sites attractifs dont plages, chutes, grottes, etc.)
6- La Culture : Consolidation du tissu culturel par les activités qui permettent d’identifier un peuple par rapport à un autre.
En fin de compte Haïti n’est pas arrivée à se développer parce que les dirigeants haïtiens n’ont jamais fait choix d’un modèle de développement. Et plus encore Haïti n’a pas suivi l’exemple des pays qui ont réussi, pas même de ceux de la Caraïbe, dont la Barbade.
Notre chère Haïti va de mal en pis. Depuis des années le pays traverse une crise inédite. La situation actuelle suscite un sentiment de peur, d'anxiété et une réaction émotionnelle dont il ne faut pas limiter la portée. La détérioration quotidienne des conditions de vie de la population crée des inquiétudes chez les citoyens à quelque niveau qu’ils se trouvent.
Tenant compte de cette situation le Parti Politique (Union des Forces Progressistes Haïtiennes)(UFPHA) croyant fort dans un avenir prospère pour le pays élève la voix et recommande au gouvernement haïtien d’adopter le développement endogène à partir de la mise en valeur de toutes ses ressources humaines et matérielles, par la conjugaison des efforts de tous ses fils au sein de l’espace géographique.
Avec la bonne volonté et de l’État et de la Société civile le développement endogène qui se veut la force centripète d’évolution harmonieuse des différents secteurs d’activités et qui a réussi dans d’autre pays sera possible en Haïti. Il va sans dire, ainsi que nous l’avons démontré, qu’une telle initiative ne peut qu’être bénéfique pour le pays.
Le Parti Politique UFPHA rappelle toutefois que ce développement ne signifie nullement ne pas faire affaire avec l’extérieur. Il faut tout simplement que les relations soient bien définies à la manière des pays de la Caraïbe anglophone qui procèdent avec principe et rigueur face à l’investisseur. Il ne faut pas, en effet, que les dites relations soient synonymes d’une imposition encouragée par un rapport de force de l’extérieur face à Haïti.
En somme, en ce grand jour de 1er mai, fête nationale de l’Agriculture et du Travail, UFPHA a eu l’intention de s’interroger sur la problématique de la résistance de l’adoption de l’application du développement endogène en Haïti, malgré l’opportunité offerte et les impacts positifs sur le développement de l’économie haïtienne. Dans cette perspective, le Parti a tenté d’expliquer aux autorités concernées que l’utilisation de notre propre ressource haïtienne pourrait être un très bon atout pour le développement du pays.
La ligne rouge dans tout cela c’est qu’Haïti a besoin d’un nouveau souffle dans son économie. Il est temps de fermer le discours que l’économie haïtienne est misérable et de se résigner du fait qu’Haïti, la première république noire du monde et la seule république francophone indépendante au 19e siècle, soit incontestablement devenue la république du sous-développement. Il est plus que temps qu’Haïti se relève et elle le peut puisqu’elle en a les moyens à travers tout particulièrement ses ressources naturelles. Oui Haïti doit finalement changer le Cap! C’est le mot, c’est le cri de l’Union des Forces Progressistes Haïtiennes (UFPHA) en ce jour de fête mais aussi de grande méditation et de réflexion.
Union des Forces Progressistes Haïtiennes
(UFPHA)
01 Mai 2022